Une forêt primaire en Europe de l’Ouest

Une forêt primaire en Europe de l’Ouest

Une forêt primaire en Europe de l’Ouest

Le projet fou de Francis Hallé.

L’ambition

Reconstituer une forêt primaire en Europe de l’Ouest, voici le projet de l’Association Francis Hallé.

Qu’est-ce qu’une forêt primaire ?

Une forêt primaire est une forêt qui n’a été ni défrichée, ni exploitée, ni modifiée de façon quelconque par l’homme. C’est un joyau de la nature, un véritable sommet de biodiversité et d’esthétisme. Captation du CO2, régulation du climat, réserve de biodiversité, reconstitution des ressources hydriques… ses bénéfices sont inestimables.

Une forêt primaire est beaucoup plus belle et beaucoup plus riche en formes de vie qu’une forêt secondaire, jardinée, dégradée, appauvrie. En Europe de l’Ouest, ces forêts « gérées » ont progressivement remplacé les forêts primaires.

Pour obtenir une forêt primaire on estime qu’il faut 1000 ans, environ 800 ans à partir d’une forêt secondaire.

En zone tropicale humide – ou équatoriale -, où les arbres poussent toute l’année, il faut 7 siècles pour qu’un terrain défriché se recouvre d’une forêt primaire ; en zone tempérée, les arbres ne poussant que 5 ou 6 mois par an à cause de l’hiver, il faut environ 10 siècles.

1000 ans… Un projet à très long terme donc.

L’ambition est de consacrer 70000 hectares à une forêt, dans laquelle aucune intervention humaine ne viendra troubler l’évolution des espèces, et qui de façon autonome, renouvellera et développera sa faune et sa flore.

Francis Hallé

Né le 15 avril 1938 à Seine-Port (77) France, il fait ses études universitaires à Paris – La Sorbonne. Francis Hallé a deux spécialités scientifiques : l’écologie des forêts tropicales et l’architecture de leurs arbres.

« Toutes mes recherches ont été consacrées aux plantes tropicales, en particulier celles des forêts humides des basses altitudes.

A partir de 1964, je me suis spécialisé dans l’étude de l’architecture des plantes vasculaires ; une première formalisation a été atteinte en 1970 avec le concept de « modèle architectural ».

En 1978, avec l’aide des Professeurs R.A.A. Oldeman (Wageningen, Pays Bas) et P.B. Tomlinson (Harvard, Mass. USA), cette formalisation a été complétée et prolongée par le concept de « réitération ». L’approche expérimentale du déterminisme architectural a été employée (Rubiaceae forestières, Hévéa, Fougères arborescentes).

Actuellement je travaille à une confrontation des données architecturales avec les systématiques issues de la phylogénèse moléculaire ; d’intéressantes convergences apparaissent entre les deux approches. »

Présentation du projet par Philippe Torreton

Forêt tropicale et forêt tempérée, par Francis Hallé

Forêt primaire de Bialowieza : une pépite à surveiller de près

La dernière forêt primaire d’Europe est en Pologne, à Bialowieza. Mais pour combien de temps encore ?

« La forêt de Białowieża est l’une des forêts naturelles les mieux conservées d’Europe, se caractérisant par de grandes quantités de bois mort et de vieux arbres, notamment centenaires », rappelle la juridiction européenne.

Par une décision du 20 novembre 2017, la Cour de justice de l’Union européenne enjoint Varsovie de cesser immédiatement les atteintes à cette forêt. En effet, le ministre polonais de l’Environnement avait engagé des « opérations de gestion forestière active », à coup de bulldozers et de tronçonneuses géantes. Sous la menace d’une astreinte d’au moins 100.000 euros par jour, le gouvernement polonais a annoncé le retrait des engins forestiers.

Dans les forêts de Sibérie…

Dans les forêts de Sibérie…

Livre, film, musique, opus aux grands espaces

Livre de Sylvain Tesson, film d’aventure franco-russe réalisé par Safy Nebbou et une magnifique musique composée par Ibrahim Maalouf.

Invitation au voyage

Une musique pour méditer, voyager, travailler…
Et aussi s’interroger sur ce que la nature nous dit.

Eté 2019, chaleur caniculaire en Europe, mais aussi en Sibérie.

Des feux gigantesques ravagent des millions d’hectares de forêt en Sibérie depuis plusieurs semaines. Les fumées de ces incendies s’étendent sur des milliers kilomètres, au point d’intoxiquer l’air de centaines de villes russes, dont les très peuplées Novossibirsk et Ekaterinburg.

Provoqués par des facteurs naturels comme des orages secs et une chaleur « anormale » de 30 C° dans l’une des zones les plus froides du monde, les feux sont nourris par des vents forts. Si, tous les ans, des incendies de forêt dévastent de grandes étendues isolées de Sibérie, leur ampleur cette année atteint un niveau exceptionnel, avec plus de 300 feux dénombrés. Malheureusement, ce n’était qu’un prélude…

La Sibérie arctique a enregistré de nouveaux records de chaleurs en juin 2020, avec des températures de 38°C. La Sibérie suffoque et c’est désormais la triste vitrine du changement climatique.

Dans les forets de Siberie : un livre, un film, une bande originale
Forets de Sibérie - désolation après les incendies destructeurs dus au réchauffement de la région
Forets de Sibérie - incendies destructeurs dus au réchauffement de la région
Forets de Sibérie - feux et incendies destructeurs dus au réchauffement de la région
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Sur le territoire du loup blanc…

Sur le territoire du loup blanc…

En arctique…

Vincent Munier est un photographe animalier spécialisé dans les conditions hivernales extrêmes. Cet amoureux de la nature sauvage, sans les empreintes de l’homme, nous offre un regard singulier car de son point de vue, ce sont les animaux qui nous regardent et nous disent quelque chose, une source inépuisable d’érmerveillement.

Il a dernièrement accompagné, à moins que ce soit l’inverse, Sylvain Tesson, dans l’expédition à la recherche de la panthère des neiges.

Portrait

Le photographe aventurier, Vincent Munier, nous présente ses plus belles images de l’Arctique, réalisées au cours des six dernières années lors d’expéditions hivernales, souvent en solitaire et sans assistance.

Pour nous offrir ces photographies, il a parcouru des centaines de kilomètres en tirant son traîneau dans des conditions extrêmes, sur le territoire du loup blanc : le « fantôme de la toundra », comme le surnomment les Inuit.

De la Scandinavie aux îles les plus septentrionales du Nunavut (Canada), nous sommes invités à découvrir un monde animal fascinant de beauté, où l’on croise ours et renards polaires, caribous, boeufs musqués et harfangs des neiges… Jusqu’à cette rencontre inoubliable, où une meute de neuf loups a encerclé le photographe !

Dans ce magnifique reportage, je crois que le moment le plus dingue est celui où Vincent Munier rencontre enfin les loups blancs du Canada, au moment où il s’apprête à se coucher. En chausson, depuis sa tente, il fait le dernier tour d’horizon : tous les soirs, pour des raisons de sécurité, il jette un regard circulaire pour voir si un danger (un ours notamment) rôde autour de son campement. Il ne voit pas d’ours mais, dansant à l’horizon, des points dorés dans la lumière du soleil couchant.

Un livre magnifique

Des images uniques, dont l’apparente douceur ferait presque oublier la rudesse de ce désert du bout du monde. Baignées d’un blanc envoûtant, elles nous transportent dans un long et mystérieux voyage à travers les immensités du Grand Nord.

Enfin, Vincent Munier partage des extraits de ses carnets d’expéditions dans un livret à part, nous conviant ainsi dans l’aventure arctique…

Loup blanc arctique de Vincent Munier
Héritage, botanique et gravillons…

Héritage, botanique et gravillons…

Une seule Rose…

L’histoire d’une emmerdeuse au bac à sable.

Réducteur, bien sûr…

Suite au décès d’un père qu’elle n’a pas connu, Rose débarque au Japon pour la première fois. Son père lui laisse une lettre, et l’idée lui semble assez improbable pour qu’elle entreprenne, à l’appel d’un notaire, ce voyage à l’autre bout du monde.

Muriel Barbery peint admirablement l’âme esseulée et orpheline, de Rose, une fleur qui manque d’eau et de fraîcheur. Une déambulation à travers Kyoto, ses temples zen et ses mornes quartiers d’immeubles vont lui faire découvrir, peu à peu, ses propres pétales et ses racines. Un père, marchand d’art, qu’elle n’a jamais connu.

Les contes sont là ! Au début de chaque chapitre, un conte très court nous emmène dans le passé mythologique du Japon et font écho au parcours de Rose. Un culture que Rose découvre, comme elle se découvre elle-même. Rose a un cœur de rose, des pétales fragiles, délicatement soyeux et légèrement fripés, peut-être enserrés dans ce corset invisible qu’est l’inaptitude au bonheur.

Délaissée par un père invisible, elle héritera malgré elle de ses doutes et de son amour distant, de l’amertume aussi. Les rencontres avec un poète alcoolique, une anglaise blessée, et bien sûr Paul, le jeune collaborateur belge du défunt père, vont bouleverser sa vie. C’est ce dernier qui est chargé de promener Rose de temple en temple, comme il emmènerait une fille trop gâtée au bac à sable. Ce n’est qu’au terme de ce parcours que Rose pourra lire la lettre que son père lui a laissée.

Rose est botaniste et découvre le Japon à travers ses jardins, ses temples, un art de vivre qu’elle ne comprend pas. Une botaniste qui redécouvre Rose, les jardins secrets du Japon, la magie du Prunier, la boucle est bouclée.

Le parcours initiatique empreint de spiritualité, à travers la mythologie du Japon, amène Muriel Barbery à décrire avec la pus grande délicatesse l’errance du cœur de Rose qui s’ouvre, petit à petit, à la vie. Rose est par moment exaspérante, maladroite et agressive (bref, une belle emmerdeuse comme le dit Paul) mais il ne faut pas la lâcher.

Citons…

« Le Japon est un pays où on souffre beaucoup mais où on n’y prend pas garde, dit l’Anglaise. Pour récompense de cette indifférence au malheur, on récolte ces jardins où les dieux viennent prendre le thé. »

On y retrouve la poésie de Issa :

« Nous marchons en ce monde

sur le toit de l’enfer

en regardant les fleurs »

Citons encore…

« …Issa, le poète magnifique, n’y allait (dans un Temple populaire) que lorsque les bois des arbres étaient encore noirs et nus, dépourvus des fleurs qui, plus tard, embaumeraient alentour. Dès l’apparition de la première corolle, il quittait le carré cependant que ses pairs venaient admirer le miracle des pétales jetés sur les branches hivernales. Quand, parfois, on s’inquiétait de ce goût qui le privait de la plus belle floraison de l’année, il riait et disait : J’ai attendu longtemps dans le dénuement, à présent la fleur de Prunier est en moi. »

Muriel Barbery
EAN : 9782330139223
160 pages
Éditeur : ACTES SUD (19/08/2020)

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Voici un aperçu des temples de Kyoto visités par Rose.

La grande vague de Kanagawa…

La grande vague de Kanagawa…

Hokusai, le fou de dessin…

On prête au très vieil Hokusai, touchant au terme de son existence terrestre, cette dernière expression poétique : « Oh, la liberté, la belle liberté, quand on va se promener aux champs d’été, en âme seule, dégagée de son corps ! »

Portrait

Cette simplicité de l’homme nu, ce dépouillement de pauvre qui n’a rien d’autre à perdre que son corps, cette métaphysique fruste mais essentielle de l’unique absolu, enfin atteint, est la plus belle preuve de la lumière éblouissante des jours oublié de Edo. En ce temps qui vit naître tant de beautés, la recherche de Hokusai fut sans doute la seule qui visât l’extase. La seule qui fût assez complète pour ne pas se satisfaire de l’approbation des contemporains, et ne trouver de vérité que dans son propre accomplissement.

Katsushika Hokusai est un peintre, dessinateur, et auteur d’écrits populaires japonais, surnommé le « vieux fou de dessin ». Il est né en 1760 à Edo (Tokyo) et y meurt en 1849.

En Europe, son œuvre influença le mouvement artistique appelé japonisme et de nombreux artistes, comme Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley. A partir de 1800, il signa parfois ses œuvres par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». En 1814, il publie son Manga regroupant croquis et dessins. Les Trente-six vues du mont Fuji (1831-1833) comptant en réalité 46 estampes et La Grande Vague de Kanagawa (1831) sont ses œuvres les plus connues. Le peintre japonais laisse derrière lui plus de trente mille dessins.

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La Grande Vague

A propos de la Grande Vague de Kanagawa, qu’est-ce qui a bien pu inspirer une telle vision à l’artiste ? L’histoire du Japon est marqué par un mystérieux tsunami en janvier 1700, qui frappa les côtes Est de l’archipel. A cette époque, le Japon est un pays de comptables et de commerçants où tout est consigné par écrit. Or, aucun tremblement de terre, ni aucun typhon n’apparaît dans les archives de l’époque. Tous les habitants furent surpris dans leurs habitudes quotidiennes, ceux qui vivent sur les côtes et notamment les pêcheurs.

Notre rapport à l’histoire est un rapport à des images qui s’impriment dans notre cerveau et que nous continuons de fixer alors que la vérité est ailleurs, loin de tout cela, quelque part encore non découverte, dit l’écrivain Wilfrid Georg Sebald.

Quel est le phénomène à l’origine du mystérieux tsunami de 1700 au Japon ? Je vous invite à le découvrir, dans l’émission de Jean-Claude Amaysen.

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Prends-en de la graine…

Prends-en de la graine…

Biodiversité et infiniment petit…

Exposition photo sur les hauts du tôt…

De l’infiniment petit à l’immense beauté, la terre recèle des trésors. C’est sur cette conviction profonde, que les organisateurs des « Sentiers de la photo » basent leur programmation depuis quatre ans. En 2019, cinq photographes donnaient à voir, en pleine nature, les merveilles de la planète.

biodiversité et infiniment petit - graine

Une déambulation au coeur de la biodiversité

Tout au long d’un sentier de 3 kilomètres, le public découvre en marchant plus de 130 photographies grand format. Chaque parcours photographique raconte une histoire de biodiversité. Comme les papillons du Marnais Stéphane Hette qui viennent voler en forêt vosgienne. 

Des papillons encore mais cette fois-ci « capturés » en plein vol par Ghislain Simard. Depuis 2018, son projet Flying Flowers prend forme à mesure que la photothèque se remplit, complétée par la réalisation d’un documentaire sur le vol des papillons.

Autre petites bêtes en danger dans nos campagnes, les abeilles. Les photos de Bernard Bertrand nous invitent à changer notre regard sur la donneuse de miel et accepter l’évidence que moins l’on s’occupe des abeilles, mieux elles se portent !

Stéphane Tourneret s’intéresse également aux abeilles. C’est en 2004, qu’il commence un travail de fond sur l’apiculture. Sensibilisé à leur disparition, Eric s’immerge dans l’univers fascinant de la ruche. Il parcourt la planète pour suivre les apicultuteurs à l’autre bout du monde.

Glissons-nous maintenant dans l’infiniment petit avec Paul Starosta. Ce photographe naturaliste invite à la contemplation avec des portraits de graines et d’insectes. Son approche scientifique et poétique de la terre est au plus près des sujets du monde végétal, animal ou minéral.

Ici encore, le regard scientifique et poétique s’allient pour nous offrir de la beauté pure. Et pourtant, de ces photos, on observe à quel point la graine relève d’une architecture complexe répondant aux lois mathématiques de la géométrie.

biodiversité et infiniment petit
biodiversité et infiniment petit
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A l’origine de l’expression : prends-en de la graine !

Cette métaphore potagère date du début du XXème siècle. Lorsque la graine est correctement plantée et arrosée, elle produit la fleur, ou le fruit attendu.  Appliquer la bonne méthode permet d’obtenir le résultat souhaité. Le spectateur ou l’apprenti pourra donc imiter celui qui maîtrise l’art du potager… C’est de là que l’expression « en prendre de la graine » a pris le sens « en tirer un enseignement ».

Du poil de la bête…

Du poil de la bête…

Sur les sentiers de la photo…

Une exposition photographique à ciel ouvert au Haut-du-Tôt, le village le plus haut des Vosges

L’expo

De juillet à novembre 2020, le Haut-du-Tôt accueille une exposition photographique à ciel ouvert. Plus de 100 photographies grand format sont proposées aux visiteurs. Au détour d’un chemin, ou à l’ombre des hauts sapins, le promeneur découvrira les œuvres.

Pour cette cinquième édition, les Sentiers de la photo proposent un regard recentré sur le monde animal, sur des animaux géographiquement plus proches du massif vosgien. Renard, blaireau, belette, hermine, lynx, loup et ours vivent depuis toujours à nos côtés. Leurs habitats sont aussi les nôtres : campagnes, prairies, rivières, montagnes, forêts ; cette cohabitation n’est pas facile car notre espèce accepte difficilement la concurrence.

Qui sommes-nous pour décider si telle ou telle espèce est en surnombre sur tel territoire ? Ne serions-nous pas nous mêmes, les humains, un peu trop envahissants pour les autres espèces qui nous entourent ?

Exposition photo - Du poil de la bête - Ours

A crocs et à poils

De la belette à l’ours, les carnivores de France, qui connaît la Genette commune ? Qui sait faire la différence entre une Martre et une Fouine ? Le peuple des petits carnivores est méconnu et cette situation engendre bien des incompréhensions. Chassés pour leur fourrure, certains ont échappé de peu à l’extinction, tel le Vison d’Europe. Accusés de piller les  poulaillers, de transmettre des maladies ou de labourer les sols, ils sont, encore aujourd’hui, impitoyablement tués. Pourtant, ils ont un rôle essentiel dans l’équilibre écologique et la régulation des populations de rongeurs. Pour nourrir sa portée, un couple de Renards capture des milliers de mulots chaque année. Chats forestiers, hermines, fouines, martres et blaireaux sont des auxiliaires précieux de l’agriculture. À travers 40 photographies, cette exposition collective fait la part belle à ces animaux libres et sauvages de nos campagnes.

Avec : Matthieu BERRONEAU, Béatrice BOURGEOIS, Teddy BRACARD, Hugo et Nathan BRACONNIER, Joël BRUNET, Jean BRUYÈRE, Fabrice CAHEZ, Johan CHERVAUX, Adrien FAVRE, Patricia HUGUENIN, Hervé JACQMIN, Alain LAURENT, Franck LESUEUR, Bruno-Gilles LIEBGOTT, Thomas MEUNIER, Vincent MUNIER,  Laurent NÉDÉLEC, Didier PÉPIN, Marlène PIRAUD, Vincent RANOUX, Serge SORBI, Neil VILLARD, et Jacques IOSET (photo ours).

Visitez les Sentiers de la photo.

L’origine de l’expression : reprendre du poil de la bête

A l’origine, il y a une croyance populaire.
Cette expression avait un sens plus restreint, puisqu’elle voulait dire « chercher le remède dans ce qui causé le mal » ou « chasser le mal par le mal », venu de la croyance répandue que les poils de la bête qui venait de mordre permettaient de guérir la plaie. Pour aller un peu plus loin, cela voulait dire qu’il fallait faire la peau, tuer l’animal qui avait mordu, pour se guérir de sa morsure. Un poil barbare…

Exposition photo - Du poil de la bête - Genette commune
Exposition photo - Du poil de la bête - Lynx boréal
Exposition photo - Du poil de la bête - Loup gris
Exposition photo - Du poil de la bête - Hermine
Exposition photo - Du poil de la bête - Loup gris
Exposition photo - Du poil de la bête - Loup gris
Exposition photo - Du poil de la bête - Renardeau
Exposition photo - Du poil de la bête - Renard
Exposition photo - Du poil de la bête - Lynx
Exposition photo - Du poil de la bête - Lynx
Exposition photo - Du poil de la bête - Ours brun
Exposition photo - Du poil de la bête - Lynx en famille
Exposition photo - Du poil de la bête - Ours dans la lumière
Exposition photo - Du poil de la bête - Ourse
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Les villes de la plaine

Les villes de la plaine

Le charme des contes d’Orient…

Diane Meur nous livre un roman entre le péplum et le mythe philosophique. 

Les villes de la plaine ou une civilisation réinventée…

Ordjéneb débarque de ses montagnes dans la cité d’une civilisation antique imaginaire où la vie sociale est dictée par des lois bien établies. Maladroit et ignorant les codes, il se retrouve au service du scribe, Asral, qui à la charge de recopier les lois d’Anouher, les lois ancestrales de la cité de Sir. Entre le scribe, érudit et austère, et Ordjéneb, son garde du corps, une amitié se noue au point que le scribe décèle l’intelligence pratique du montagnard et lui demande conseil. Et le montagnard de s’étonner de certaines formulations des lois de la cité. La travail de copie d’Astral devient une quête de vérité sur le véritable Anouher. Qui était-il vraiment ? D’où venait-il ? Le scribe Astral se rend vite compte que les lois originelles ont été biaisées au profit de ceux qui détiennent le pouvoir. Il doit se méfier. La cité de Sir tient à son équilibre social basé sur ces lois, tandis qu’à l’autre bout de la plaine, la cité rivale est plus libérale, moins hiérarchisée. Fuyant l’une pour l’autre, il découvre dans l’autre cité, une dictature et la disgrâce de son protecteur l’oblige de fuir à nouveau. Grâce aux habitants de Sir qui ont conservé certaines archives troublantes, il découvre aussi le vrai visage d’Anouher…

Les villes de la plaine de Diane Meur

Ludwig Deutsch, Une recherche littéraire, 1901.

Qu’est-ce qui peut bien faire disparaître une cité entière ?

Le lecteur suit le quotidien des personnages dans la cité grouillante de vie. Le personnage d’Asral nous offre une réflexion sur l’interprétation des lois dictées par ceux qui gouvernent.

“Tout ce que décident les juges se fait au nom d’un Anouher qui n’a plus guère à voir avec le vrai. Dont la parole a été sanctifiée, mais en même temps trahie, détournée de sa lettre. Un Anouher dont la véritable nature a été occultée par une dévotion aveugle, et par l’escamotage de documents gênants.”

Dans ce livre, nous suivons les fouilles d’archéologues allemands sur le site de la cité de Sir. Les savants donnent du sens à ce qu’ils voient avec le prisme de leurs représentations, de leurs mentalités, et leur interprétation est bien sûr très loin de la réalité des habitants de Sir. Or, cette citée antique, autrefois sublime, semble avoir disparu d’un coup.

Le lecteur suit à la fois la quête de sens d’Asral qui tente de reconstituer le vrai message d’Anouher et les recherches des archéologues qui, eux aussi, ré-interprètent le passé.

Diane Meur nous interroge sur la pérennité des lois, des textes, leur falsification par les puissants, la quête de sens des savants, des érudits et des plus humbles dans une civilisation antique réinventée avec talent qui rappelle l’ambiance des contes d’Orient.

Les villes de la plaine.
Diane Meur – Editions Sabine Wespieser

Les villes de la plaine, le charme des contes d'Orient - couvertures
Les villes de la plaine, le charme des contes d'Orient
Peinture Deutsch - le charme des contes d'Orient
Peinture Deutsch - le charme des contes d'Orient
Peinture Deutsch - le charme des contes d'Orient
Peinture Deutsch - le charme des contes d'Orient
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Les œuvres de Ludwig Deutsch illustrent à merveille l’ambiance des contes d’Orient.

Une histoire d’encre vous habille…

Une histoire d’encre vous habille…

Entre tradition et insoumission !

Pour ceux qui auraient manqué l’exposition de la Maison de la photographie à Lille (du 24 octobre 2019 au 12 janvier 2020), voici un court aperçu du travail de Reka Nyari.

Portrait

Le talent de Reka Nyari s’étend de la photographie de mode et des beaux-arts et de la vidéographie, à l’élaboration de pièces d’installation et de performance. Entre érotisme espiègle et splendeur nostalgique, son travail explore les idéaux traditionnels de beauté et de genre pour sublimer la sexualité à prédominance féminine. Les images de figures nues de Nyari sont conçues comme des portraits à charge émotionnelle. Elles élargissent le vocabulaire dans le domaine des récits, superposant les histoires personnelles et le contenu fictif. La nudité, le geste, le regard, ainsi que les objets deviennent intrinsèquement liés à l’identité féminine.

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Ci-dessus : portrait de Ginzilla.

L’exposition

L’exposition « Ink Stories » rassemble des photographies issues de quatre séries : Geisha Ink, Valkyrie Ink, Mother Ink et Reaper Ink. Avec ces séries, Reka Nyari redessine l’imaginaire de la femme libre à travers les histoires de quatre femmes. Le tatouage du corps devient le reflet de l’âme en réponse aux épreuves de leur parcours de vie.

Ma série préférée est sans doute la série Geisha Ink, parce que l’histoire commence par une rencontre amoureuse. C’est l’histoire de Ginzilla, jeune fille qui grandit dans une famille traditionnelle japonaise. Elle se rebelle contre les valeurs conservatrices étouffantes de sa propre famille et tombe dans les bras d’un… tatoueur. Là, commence une histoire passionnée et secrète, une initiation que seule notre imagination peut tenter de déchiffrer sur la peau mise en lumière. Le tatoueur proche d’un gang Yakusa, peut-être lui-même membre d’un gang à l’activité criminelle, initie Ginzilla à l’amour et à cet art graphique hautement symbolique.

Les tatouages Irezumju nécessitent une méthode méticuleuse et douloureuse d’insertion manuelle d’aiguilles dans la peau. C’est donc un parcours initiatique qui attends Ginzilla. Elle connaîtra d’autres amants tatoueurs, d’autres gangsters, qui composeront sur sa peau le récit graphique de son histoire. La juxtaposition de la Geisha et l’art du tatouage est sublimé par le talent de Reka Nyari, entre tradition et insoumission !

Geisha ink
Geisha ink
Geisha ink
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Geisha ink
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opus-reka - Mother ink
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Les quatre séries : Geisha Ink, Valkyrie Ink, Mother Ink, Reaper Ink