Hokusai, le fou de dessin…
On prête au très vieil Hokusai, touchant au terme de son existence terrestre, cette dernière expression poétique : « Oh, la liberté, la belle liberté, quand on va se promener aux champs d’été, en âme seule, dégagée de son corps ! »
Portrait
Cette simplicité de l’homme nu, ce dépouillement de pauvre qui n’a rien d’autre à perdre que son corps, cette métaphysique fruste mais essentielle de l’unique absolu, enfin atteint, est la plus belle preuve de la lumière éblouissante des jours oublié de Edo. En ce temps qui vit naître tant de beautés, la recherche de Hokusai fut sans doute la seule qui visât l’extase. La seule qui fût assez complète pour ne pas se satisfaire de l’approbation des contemporains, et ne trouver de vérité que dans son propre accomplissement.
Katsushika Hokusai est un peintre, dessinateur, et auteur d’écrits populaires japonais, surnommé le « vieux fou de dessin ». Il est né en 1760 à Edo (Tokyo) et y meurt en 1849.
En Europe, son œuvre influença le mouvement artistique appelé japonisme et de nombreux artistes, comme Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley. A partir de 1800, il signa parfois ses œuvres par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». En 1814, il publie son Manga regroupant croquis et dessins. Les Trente-six vues du mont Fuji (1831-1833) comptant en réalité 46 estampes et La Grande Vague de Kanagawa (1831) sont ses œuvres les plus connues. Le peintre japonais laisse derrière lui plus de trente mille dessins.
La Grande Vague
A propos de la Grande Vague de Kanagawa, qu’est-ce qui a bien pu inspirer une telle vision à l’artiste ? L’histoire du Japon est marqué par un mystérieux tsunami en janvier 1700, qui frappa les côtes Est de l’archipel. A cette époque, le Japon est un pays de comptables et de commerçants où tout est consigné par écrit. Or, aucun tremblement de terre, ni aucun typhon n’apparaît dans les archives de l’époque. Tous les habitants furent surpris dans leurs habitudes quotidiennes, ceux qui vivent sur les côtes et notamment les pêcheurs.
Notre rapport à l’histoire est un rapport à des images qui s’impriment dans notre cerveau et que nous continuons de fixer alors que la vérité est ailleurs, loin de tout cela, quelque part encore non découverte, dit l’écrivain Wilfrid Georg Sebald.
Quel est le phénomène à l’origine du mystérieux tsunami de 1700 au Japon ? Je vous invite à le découvrir, dans l’émission de Jean-Claude Amaysen.