Serial Writer, ce Pascal Quignard.
Tous les genres se succèdent dans les très nombreux chapitres, contes, notes, listes, essais, fragments de romans, journal, etc.
Portrait
Le sujet de Pascal Quignard, depuis qu’il a entamé le cycle nommé Dernier Royaume, tourne autour du passé lointain et figé (le Jadis), du passé en mouvement (le sien propre et récent), du conte, du langage : « Dire que nous sommes des êtres de langage, comme le fait la société, est profondément faux. […] Nous ne sommes pas des êtres parlants, nous le devenons. Le langage est un acquis précaire, qui n’est ni à l’origine ni même à la fin car souvent la parole erre et se perd avant même que la vie cesse. »
Résumer Pascal Quignard est vain et impossible. Je peux juste dire qu’il est fait pour ceux qui traversent l’existence comme une errance, non due au hasard, mais provoquée par l’attirance du perdu. Il faut donc être curieux de tout ce que le temps essaie d’effacer, le revivre en rêve et le transformer en souvenirs sublimes, ces fragments de mémoires que deviennent les histoires. Il n’est pas de nostalgie dans les lignes de Pascal Quignard, car le passé est une friche d’enchantement. Et redécouvrir, c’est découvrir à nouveau avec la même jubilation, même et surtout lorsqu’il « dégage de la poussière ces cendres ».
J’ai trouvé un excellent commentaire sur l’œuvre de Pascal Quignard, ici.
10 Volumes
Le dernier royaume compte aujourd’hui dix volumes, mais ce n’est certes pas fini !
Les Ombres errantes (Dernier Royaume, tome I), éditions Grasset, 2002 (Prix Goncourt 2002)
Sur le jadis (Dernier Royaume, tome II), Grasset, 2002
Abîmes (Dernier Royaume, tome III), Grasset, 2002
Les Paradisiaques (Dernier Royaume, tome IV), Grasset, 2005
Sordidissimes (Dernier Royaume, tome V), Grasset, 2005
La Barque silencieuse (Dernier Royaume, tome VI), Le Seuil, 2009
Les Désarçonnés (Dernier Royaume, tome VII), Grasset, 2012
Vie secrète (Dernier Royaume, tome VIII), Gallimard, 1997, repris en poche chez Folio-Gallimard, 1999
Mourir de penser (Dernier Royaume, tome IX), Grasset, 2014
L’Enfant d’Ingolstadt (Dernier Royaume, tome X), Grasset, 2018, 272
A lire aussi :
La haine de la musique
« Quand la musique était rare, sa convocation était bouleversante comme sa séduction vertigineuse. »
Le nom sur le bout de la langue
« Une jeune femme promet à un homme de retenir son nom. Un jour ce nom lui fait soudain défaut. Ce défaut lui brûle les lèvres. Le désespoir la gagne. »
Le jeune chanteur de Georges de la Tour illustre « le nom sur le bout de la langue ».
La lecture de Henri Fantin-Latour illustre le tome VIII – La vie secrète.
L’hiver ou le déluge de Nicolas Poussin illustre le tome VI – La barque silencieuse.