Lors d’une promenade d’automne en forêt, j’observais les arbres, les fougères, et le tapis de feuilles mortes. Au détour du chemin, je remarquais un groupe d’arbres aux troncs puissants, posés les uns à côté des autres, comme sur une photo de famille. Ils se ressemblaient tellement qu’il était évident qu’ils appartenaient à la même espèce. Le lien de parenté était flagrant. La lumière rasante jouait avec le mouvement des feuilles jaunies, presque rousses. Ils en avaient déjà perdu, des feuilles. Elles allaient toutes tomber au sol pour, peut-être, servir de nourriture au printemps. Il y a longtemps, peut-être des siècles, il n’y avait eu qu’une minuscule graine, ou plusieurs, puis des jeunes pousses aux feuilles tendres avant que les troncs ne s’élèvent vers le ciel et les racines s’enfoncent profondément dans la terre. De la graine à l’arbre… Comment ça marche ?
Nous avons deux yeux, deux regards aussi. L’un admire pour la beauté, contemple pour se laisser envahir par les émotions, l’autre cherche à comprendre, analyse les mécanismes en présence. Le regard contemplatif et le regard analytique, pas incompatibles.