Retour vers le futur proche – 1984
1984 – George Orwell
Merde, qu’est-ce qu’on a raté ?
Beaucoup de commentaires parlent de l’intérêt prophétique de l’œuvre d’Orwell. Si nous avons vu l’étalage de nos pensées, nos avis, nos likes, se multiplier sur nos télécrans de smartphones, nous n’avons pas vu la montée du Big Bad Brother pourtant annoncée par Boris Eltsine, il y a si longtemps.
Au moment où l’histoire bégaye, les Russes qui ne veulent pas la guerre prennent conscience d’une chose : dans trois mois, ils vivront comme en 1984. Et qui sait si dans six mois, ils revivront la terreur sous Staline, un retour en 1948. A Moscou, la peur et la paranoïa sont déjà présentes dans les regards, la tête, le ventre et le cœur.
Les Russes qui ne veulent pas la guerre vivent leur 11 septembre. Qu’ont-ils fait pour éviter cela ? Que pouvaient-ils faire pour éviter cela ? Ne leur jetons pas la pierre, nous avons notre lot d’erreurs. Nous sommes dans une nouvelle guerre d’informations.
« L’arme la plus puissante est la vérité », a dit Andreï Sakharov.
S’il est indispensable de soutenir les ukrainiens dans leur résistance, comment soutenir les Russes qui vivent comme Winston Smith, prisonnier de la propagande d’un régime totalitaire ?
Je vous invite à lire, ou relire 1984. Dans ces pages d’une autre époque, il y a le goût amer de ce que vivent aujourd’hui les Russes, enfin ceux qui n’ont pas le cerveau retourné par la propagande du Big Bad Brother.
Les inspirations de George Orwell :
George Orwell a indiqué que son roman 1984 s’inspirait d’un ouvrage de l’écrivain russe Evgueni Zamiatine intitulé Nous autres.
George Orwell s’est également inspiré de La Kallocaïne17, dystopie de la Suédoise Karin Boye, publié en 1940, qui pose le problème de la confiance, de la délation et de la trahison des proches dans un régime totalitaire.