A la recherche de la particule perdue…
Proust, Einstein et particules élémentaires…
Où comment la science rejoint la littérature.
Marcel Proust fut passionné par la théorie de la relativité d’Einstein, et comme les titres en attestent, toute son œuvre est liée à la perception du Temps.
Extrait de « Si Einstein m’était conté » de Thibault Damour.
Certains lecteurs de Proust, trompés par le titre général de son œuvre maîtresse, A le recherche du temps perdu, pensent que le concept proustien de temps est celui d’un temps qui passe inexorablement, et dont l’homme ne peut que regretter la fuite irréversible. Mais en réalité cette œuvre est sous-tendue par l’idée que le passage du Temps n’est qu’illusion, et que, de temps en temps, l’être humain peut avoir accès à « l’essence permanente et habituellement cachée des choses » et sentir que son vrai moi est « affranchi de l’ordre du temps ».
Toute le Recherche du temps perdu est dirigée vers son dernier volet Le Temps retrouvé, où Proust dévoile sa philosophie du Temps à l’occasion d’une matinée dans l’hôtel du prince de Guermantes. Il y décrit les hommes, juchés sur les années, comme s’ils « étaient juchés sur de vivantes échasses grandissant sans cesse, parfois plus hautes que des clochers ». Autrement dit, Proust a la vision d’une réalité où le Temps s’ajoute à l’Espace, comme une espèce de dimension verticale, symbolisée dans la première partie de la phrase, citée ci-dessus par l’image des échasses.
Si Einstein m’était conté » de Thibault Damour (Editions Le cherche midi 2005-2012)
Le boson de Higgs
Cousin de Henri Bergson, Marcel Proust se passionne pour cette nouvelle vision scientifique du concept de Temps, sans réellement comprendre la théorie de la relativité comme il le dit lui-même dans une lettre à son ami le physicien Armand de Guiche. Proust traite de la notion du Temps du point de vue philosophique et littéraire tout en intégrant cette nouvelle conception de la physique.
Mais comment les physiciens progressent-ils dans leurs découvertes en s’accommodant des contradictions inhérentes aux différentes théories ?
Etienne Klein nous éclaire sur le sujet dans cette conférence sur la structure fondamentale de la matière et la découverte du boson de Higgs. Un bel exemple de pédagogie.
Les avancées scientifiques résultent du constat préalable d’un décalage entre de nouvelles observations et les lois de la physique. C’est à dire que nous observons de nouveaux phénomènes qui ne collent pas avec les lois actuelles de la physique. Dans ce cas, nous dit Etienne Klein, il y’a deux chemins possibles : la solution ontologie ou la solution législative.
Anagramme :
Le boson scalaire de Higgs / L’horloge des anges ici bas.